L’auteur devant l’estuaire du Saint-Laurent où a été écrite la préface du livre sur la mort et la liberté
Quête du sens
- Cette quête se caractérise et se concrétise par de nombreuses enquêtes personnelles et sociales qui ont déjà conduit à quelque conquête à propos du sens de mon et de notre existence. J’en parle toujours très volontiers à qui s’y intéresse, et écoute tout aussi volontiers qui me parle, ou parle de ce sens. monsiteweb@jeanpierreabbet.com. Quêtes, enquêtes et conquêtes trouvent place dans le droit fil de mon intérêt pour la philosophie, base de toute science, de tout savoir et de toute sagesse comme son nom l’indique.
- Mes écrits personnels et mes publications, qui traduisent en particulier ces démarches et résultats, peuvent être consultés et commandés sur le site www.lulu.com. À propos des livres comme objets, je m’en tiens pour le moment au bon vieux papier, n’étant pas encore convaincu par la pérennité des données numériques. C’est aussi comme cela que je lis, et que nombreux sont ceux qui me disent lire, avec le plus de plaisir. Pour des détails, et en particulier pour mon A C T U A L I T É des livres et des projets en cours, voir la rubrique livres de ce site.
- Le monde des idées, lorsqu’elles sont recherchées, trouvées, élaborées, mises en projet et réalisées, à une échelle ou à une autre, constitue celui qui fait l’objet de mon plus grand intérêt. C’est donc celui auquel je consacre le plus clair de mon temps, m’y abreuvant comme à une source vive. Rester dans les routines ne m’a jamais vraiment intéressé.
- Les plaisirs de la découverte – récompense de l’explorateur – et des conclusions que l’on peut tirer des enquêtes – aboutissement pour tout chercheur – m’animent et m’encouragent depuis que je suis enfant. Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé comprendre, et investiguer pour comprendre.
Trajectoire
- La plus grande intensité et les réalisations les plus décisives de ma vie d’homme ont concerné les relations intimes, amoureuses et amicales, qui m’ont permis de me comprendre moi-même au travers et au-delà de toute influence du passé, aboutissant à des choix propres, par la conquête décisive de la liberté intérieure. Cet important travail sur l’inconscient a été initié et maintenu, par périodes, avec et en passant par l’intersubjectivité psychothérapeutique, celle qui s’inspire de la psychanalyse freudienne. Il se prolonge encore aujourd’hui par le travail sur mes rêves. Mon roman nocturne Nuit noire, nuit blanche, nouvellement réédité (juillet 2018), illustre en particulier cette activité onirique et ce rapport à l’inconscient.
- Mon parcours professionnel varié, qui a notamment donné lieu à de nombreuses publications scientifiques dans les domaines de l’éducation, du social et de la santé, a pris fin récemment, me laissant toute liberté de temps, d’investigation et d’expression (voir CV et annexe dans la rubrique Parcours professionnel ci-dessus). Après des décennies largement consacrées au labeur et aux relations de travail, je jouis de cette dernière étape de mon existence en pleine connaissance de cause (plutôt qu’en « pleine conscience », comme on dit, car qui peut y prétendre sinon en ignorant son inconscient ; pour cette technique de méditation, il serait plus réaliste de parler de « pleine présence », ce qui est déjà beaucoup).
- J’ai, tour à tour ou simultanément, été athlète, graphiste et publicitaire, photographe et cinéaste, assistant, analyste et analysant, adjoint, collaborateur scientifique, responsable de projets de recherche, enseignant scolaire et universitaire, principal investigator, responsable scientifique et administratif, animateur, conseiller, conférencier, éditeur. Dans presque tous ces cas, j’étais aussi rédacteur en général responsable. Ayant passablement pratiqué la recherche empirique, de nos jours à l’honneur, je crois plus que jamais que l’origine – et la fin – de la connaissance humaine relève d’une philosophie rationaliste ou innéiste et non empiriste, suivant la tradition grecque et non anglo-saxonne (voir les chapitres sur Socrate et Freud de mon livre Une fin ou l’autre).
- Remplissant un questionnaire lors de mon premier contact avec la psychothérapie, il y a presque quarante ans, j’avais répondu à une question concernant le domaine dans lequel j’avais confiance en moi : « la confiance en ce que j’écris ». Depuis l’adolescence, l’écriture m’a aidé à réfléchir et à comprendre. Toute ma trajectoire en est empreinte. A propos de questionnaires, j’ai particulièrement soigné dans mes activités professionnelles la délicate construction de cet outil du chercheur, interface avec les autres entre les questions qu’il se pose et les résultats de son enquête qui en dépendent directement, par l’analyse des réponses fournies. Si une certaine réalité sociale peut s’y déceler, je n’ai cependant jamais pensé, à la suite de Socrate, que le plus grand nombre était détenteur du savoir et de la sagesse, à qui l’on pourrait donner dans ce sens quittance et crédit des réponses fournies pour trouver une quelconque vérité ultime par le traitement des données et la transmutation de l’analyse. La découverte de la vérité se fait par une démarche et produit un résultat propre à chacun.
- Ayant quitté les rivages du monde professionnel, je continue librement à aborder, à poser et à me poser des questions sur ce qui me paraît le plus important : le sens de la vie et de la mort, rien de moins ! Et, les résultats obtenus jusqu’ici en témoignent d’eux-mêmes, pourquoi devrait-on se contenter de moins ? (Voir à ce propos mon essai Comment éviter la question de la mort, et surtout pourquoi.) Il faut toutefois, pour ce faire, se donner toute liberté de penser et ne pas craindre de mener la guerre aux idées reçues, en particulier celles dont on a follement repris l’héritage – dans sa vie personnelle et au fil des générations – sans se donner la peine d’y réfléchir vraiment. C’est ce à quoi je continue à m’appliquer, avec un plaisir non dissimulé.
ME QUESTIONNER AU SUJET DE LA MORT, et donc de notre inévitable finitude, remonte assez loin dans mon existence, sans que je puisse dire exactement à quand. Le souvenir le plus précis qui me vient à l’esprit chaque fois que j’y pense date de mes dix ans, lorsqu’il m’est apparu absurde et invraisemblable que cette existence puisse n’avoir comme but ultime que de finir dans le néant auquel la mort conduirait. Je me souviens aussi m’être dit à ce moment-là que ma position personnelle à ce sujet avait directement affaire avec ce qui allait m’advenir, et donc que l’idée d’un choix existait. Plus que cela encore, la pensée que tout me serait imposé de l’extérieur à propos de cette question essentielle me paraissait peu raisonnable, même si et peut-être surtout parce que ce qui m’était dit à ce moment-là dans mon éducation, par la parole ou par les actes, conduisait à me soumettre à toute autorité sans discussion possible. Il s’agissait évidemment de l’autorité de mes parents, mais aussi, plus profondément, de celle qu’ils relayaient eux-mêmes comme indiscutable : celle de Dieu pour ma mère, de la Nature pour mon père. Qu’il ne puisse être question de mon avis à ce propos m’était proprement insupportable, car cela représentait en quelque sorte un interdit de penser. Je me consolais en réalisant que, concrètement, nul ne pouvait vraiment m’empêcher de penser ; et donc de faire des choix.
Extrait de Comment éviter la question de la mort, et surtout pourquoi