Le désir et le devoir

Comme je l’ai exprimé sous le frontispice de ce site dans une PENSÉE en minuscules, il n’est de nos jours pas très bien vu d’exprimer des désirs, sinon par de vagues déclarations d’intention, ou alors enrobés dans un emballage – politiquement correct évidemment – qui en contient d’autres jusqu’à faire oublier ce qui pourrait être à l’intérieur. Je parle bien de désirs, pas de divertissements, distractions diverses ou autres lubies du moment, mêmes tenaces, et quand bien même cela serait présenté sous les atours imaginaires d’inventions les plus débridées.

Les obligations par contre, on ne parle que de ça, exprimées sur toute la gamme du spectre politique avec les inflexions propres qui la caractérisent, jurant de n’y mettre que de bonnes intentions. Ceux qui nous exhortent ainsi au devoir et à sa correction nous assurent en pointillé que ce passage obligé est fait pour en sortir un jour. On en reparlera quand on en aura fini avec les nécessités du moment, avant celles du moment suivant, nous condamnant dans les faits à une perpétuité d’existences infiniment obligées, ou alors à une fin liquidatrice sensée nous en soulager.

L’évitement comme principe existentiel, mais avec toute la fantaisie voulue, n’est-ce pas le fondement du programme actuel pour conserver un peu d’espoir, ce désir toujours en exil dont parlait justement un ami trépassé ? Si c’est de cela dont on devrait s’accommoder, je vais pour ma part y réfléchir encore un peu avant de trancher définitivement. Car oui, comme disait le Caporal Schnyder, ça m’intéresse personnellement. Pas vous ?