Dans les films où apparaissent des zombies, l’on aime à (ou on déteste) éprouver le léger frisson ou la vertueuse terreur par lesquels on se fait croire qu’il est question de morts qui reviennent à la vie, ce que nous pensons bien, au fond, être tout à fait impossible et qui, pour cette raison, nous rassure aussitôt.
Ainsi que je l’ai montré dans l’un de mes livres à propos du « nommé à rebours » ou du « nommé insignifiant » si répandus dans nos existences, la véritable racine du frisson ou de la terreur qui nous touche à ce moment-là tient en réalité au fait que nous expérimentons tous la présence autour de nous, et peut-être en nous, de vivants qui sont déjà morts, existant de cette seule pensée – et de la seule issue du néant – tout en prétendant la craindre.
Pour comprendre la formule des zombies et la cause véritable de son impressionnant effet, il suffit donc d’en inverser les termes et de substituer à l’équation
zombie = morts (redevenus) vivants, celle
zombie = vivants (déjà) morts.
Ce n’est certes pas très agréable, mais c’est plus réaliste.
N.B. On remarque que, dans ce type d’équation, les termes du second membre ne sont pas permutables.