Dans printemps il y a temps

Dans un petit article publié ici-même à l’occasion de l’équinoxe d’automne, il y a donc tout juste six mois, L’automne à pas de loup, j’évoquais le passage des saisons réelles ou symboliques de nos existences comme de celles du monde autour de nous. J’y notais que l’attribution de cette qualité d’être symbolique ou réel au temps astronomique que l’homme considère autour de lui ou bien au temps subjectif qui le caractérise, cette attribution donc résultait d’un choix et de la liberté que nous nous octroyons ou que nous nous refusons. C’est en effet toujours nous qui le disons, personne d’autre que nous.

J’ajoute seulement ici que, pour ceux qui n’auraient pas encore choisi, le temps qui reste pour le faire et exprimer sa liberté est évidemment un peu raccourci ; de six mois très précisément. Je laisse à ces distraits le soin d’imaginer à quoi revient le simple fait de continuer à l’ignorer, et quel est le choix qui en résulte alors par défaut.

Je sais bien que ça fait rabat-joie avec l’efflorescence enivrante du printemps qui réjouit autant les vieux que les jeunes. D’abord, ça change un peu du compte à rebours de la catastrophe écologique dont on nous parle tous les jours et qui témoigne de la capacité de l’homme à s’autodétruire en détruisant son environnement. Et puis, un tel « rabattement » est très relatif du moment qu’il ne s’agit pas de véritable joie, juste du besoin archaïque de se rassurer à bon marché avec des formules toutes faites qui sont précisément celles que je combats dans ces lignes. Pas plus que dans mes livres – je le notai dans l’un d’eux, il n’est question ici d’ajouter un titre aux collections déjà très complètes de la Bibliothèque rose ou des éditions Harlequin. Mais ceux qui me lisent le savent déjà.