Dans le vide

Le viaduc Morandi, à Genova, qui s’est effondré il y a trois jours, a semé l’effroi devant la plongée dans le vide qu’ont éprouvé ceux qui allaient mourir, enfermés dans leur voiture ou leur camion, quelques instants avant que ceux-ci ne soient transformés en carcasse. Les instants d’angoisse qui ont précédé l’écrasement sont bien sûr indicibles, et nul ne veut trop y penser.

Etant passé dans la région pour des vacances à fin juillet, ce qui s’est passé m’est apparu d’autant plus tangible.

Encore une fois, je l’ai déjà relevé dans un précédent article [Canicule et mépris], et quel que soit le destin de ceux qui ne sont plus là pour le dire, les responsables de cette catastrophe (responsables politiques ou d’entreprises privées) montrent à qui veut le voir et l’entendre qu’ils traitent avec le plus profond mépris la vie de leurs semblables.

Que les optimistes appellent cela une méprise n’y change rien, n’ôte rien à la violence qui en résulte, ni à la légitime colère de ceux qui restent.